MILICENT - Over the rainbow, I saw my dreams.

PROLOGUE

Cette image inceste de mon père qui palpait ma soeur à plusieurs reprises ne cesse de me hanter. Quand bien même avoir fait des tonnes de thérapies, rien ne fonctionnait pour me remettre la mémoire à vide. De toute façon, rien n'allait correctement chez moi. A commencer par mon arrivée précoce dans ce monde qu'on appelle humain. Suite à cette naissance prématurée vint une maladie incurable qui rongeait mes poumons. Fort heureusement pour moi , cette maladie ne se révéla par la suite que bénigne . C'est là qu'on se rend compte à quel point les médecins peuvent se montrer incompétents. A l'âge de huit ans, je ne trouve rien de mieux à faire que de sauter du cabanon au fond de mon jardin, et manque de peu d'entrer dans un coma artificiel. Ahaha ! Cette fille est cinglée. Elle raconte que des conneries à tout bout de chant. Quelle emmerdeuse . Bizarre, tout le monde réagissait de la sorte dès que je leur avouait mon passé, après qu'ils m'aient tannée pour le savoir évidemment. Car non, ça ne m'enchante jamais vraiment de le raconter . Encore moins aujourd'hui depuis que mon ancien patron m'ait viré pour "faute professionnelle". En réalité, il avait peur tous les matins. De quoi ? De moi tout simplement. Il avait peur que je pète les plombs, et que je fasse fuir ses clients . Bien qu'il n'avait pas besoin de mon aide, il le faisait très bien tout seul. Puis, il y eut cette période qu'on appelle couramment adolescence. Période fatidique, que chacun doit supporter un jour ou l'autre, qu'on soit le ou la concernée, ou les parents; voir même les amis. Encore une fois je ne fis pas dans la dentelle, et - pour minimiser la chose - me contenta de voir ce que ça faisait d'endurer la souffrance physique. Aujourd'hui encore je possède encore quelques coupures sur les poignets. Contrairement à ce que certains, certaines affirment à mon sujet, non je n'ai jamais été anorexique ou boulimique. Je mangeais juste à ma faim, donc très peu. Mes parents n'étaient pas pauvres, loin de là. C'était au contraire cette catégorie de personnes qui aimaient se montrer , avec leurs belles voitures, parures, animaux, habitats, enfin bref, tout ce qu'ils possédaient. Je ne les aient jamais vraiment compris, et réciproquement. D'ailleurs, je peux aujourd'hui clamer haut et fort que je ne les aient jamais appréciés. Jamais ils n'ont su me tendre la main quand j'en avais le plus besoin, sauf pour les études. Oui , là ils avaient la main lourde question déboursement d'argent pour que leur fille ainée chérie puisse réussir ses études et ainsi faire la fierté de la famille. Qu'elle contribue de génération en génération à cette manie de la perfection. Une vraie obsession ce disant passant. Pourquoi est ce que je me dévoile tant ? Sans doute parce que le fait d'écrire occupe mes pensées , et empêche mes mains de se munir d'une cigarette ou d'une bouteille d'alcool qui sont devenus mes vices les plus chers. Dans tous les sens du terme . Histoire que vous me compreniez, je vais vous raconter ce pourquoi je suis devenue celle que je suis .

EPISODE I

« Votre fillette est mignonne comme tout ! » S'écriait la voix de fumeuse de la vieillarde. Son rouge à lèvre était mal mit, et ses mains tremblotantes étaient parées de bijoux principalement dorés. La fillette semblait apeurée par le visage inconnu de la dame, et la mère elle, s'efforçait de camoufler les boursouflures que sa fille possédait aux poignets. Oui car la mère avait remarqué ce que sa fille se faisait subir, et au lieu d'en parler avec elle, elle la priait de mettre du fond de teint sur les marques, et de mettre des vêtements à manches longues. Elle ne cessait de lui rabâcher : "Que pensera-t-on de notre famille si jamais on voyait ce que notre fille faisait ? Notre popularité en prendrait un coup, c'est certain! " Heureusement, la cadette était bien plus sage, bien plus exemplaire... Elle s'habillait exactement comme sa mère le lui dictait, elle faisait ses devoirs le plus souvent possible, comme si elle prenait un malin plaisir à se triturer les méninges à toutes heures de la journée. Elle aimait ses parents, les adulaient même. Contrairement à la rebelle de grande soeur, qui pour un oui ou un non décidait de partir dans les vastes propriétés de la famille Anglaise voisine. Les deux soeurs ne s'entendaient que très rarement, voir jamais. Les inverses . Une plus charismatique que l'autre, évidemment la plus jeune. Petite blonde aux boucles dorées, au visage parfait et au physique prometteur. Milicent n'a jamais jalousé sa petite soeur, qu'elle qualifiait de "trop" parfaite sous toutes les coutures. Et c'était la vérité. Puis, elles se démarquèrent aussi pendant l'adolescence. Trois ans d'écarts, et pourtant il aurait semblé que c'était deux vieilles ennemies qui se chipotaient un morceau de viande.
« 'Tin mais t'as pas fait ça bordel de merde Sienna ? » L'adolescente sortait des jurons à tout bout de chant, telle était sa devise. La blondinette lui jeta un regard froid et sans expression avenante. Elle acquiesça et lui fit un geste de la main pour qu'elle déguerpisse. La jeune brune de dix-sept ans la foudroyait à son tour, et la prise par le bras. Elle se sentit soudain prise de nausées, revoyant l'épisode inceste, vécut il y a peu de temps de cela. Son père avait commis l'erreur de toucher la jeune blonde , à plusieurs reprises . Seulement ce qu'il ne sait pas, c'est que Milicent était belle et bien présente lors de cet acte infâme et disgracieux. Elle n'en parla pas à sa soeur, pensant qu'elle même voulait oublier cet épisode, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y repenser lorsqu'il lui arrivait de la toucher, ou même de la regarder. « Quoi encore ? » Lança la soeur parfaitement indifférente du sort de son ainée. Oui elle s'était sentie devenir petit à petit peste, mais elle s'en contre fichait apparemment. Tout ce qui lui importait était ses relations, son physique...

EPISODE II

Cher journal,
Je suis à demi-nue, me baladant dans ma chambre aussi immense soit-elle. J'ai décidé il y a deux jours de ça, de tout plaquer pour refaire ma vie. Enfin pas complètement. Je sais que mes vieux démons me hanterons certainement à jamais, cependant j'espère un jour voir la fin de ce cauchemar. J'ouvre mon dressing, et que vois-je ? Des vêtements de chez chanel, des chaussures brillantes de luxes, des sacs Longchamp et Gucci. Rien ne me semble plus dépravant que d'observer comment mes parents m'ont achetée tout au long de ces années. Certes certains jours il est bon de se savoir séduisante quand enfant on l'était moins que sa soeur, mais ça n'enlève rien au fait que je n'aime pas porter ces vêtements. Je n'aime pas les savoir sur mon dos, car c'est en même temps signe de richesse. Plusieurs fois mes petits-amis m'ont traitée de petite bourgeoise à la con lors de la rupture. Pourtant je suis loin d'être comme ça, non ? Bref, aujourd'hui, je vis toute seule, dans ce petit quartier assez paisible à mon goût, dans lequel rien ni personne ne peut m'empêcher de vivre ma vie. Mais une vie normale commence lorsqu'on se détache de ses parents, et qu'ils ne nous entretiennent plus non ? Il faut que je me trouve un job, mais lequel ? Je ne sais pas quoi faire de mes mains étant maladroite, j'ai de la discussion mais aucuns diplôme sachant que j'ai arrêté les études.
Cigarette à la main, accoudée à mon balcon, je soupire longuement, repensant au chemin quelque peu misérable que j'avais fait. N'est-il pas agréable de se rappeler son enfance lorsque celle-ci est joyeuse ? N'est-il pas plaisant de repenser à son tout premier amour quand celui-ci ne vous a pas brisé le coeur après avoir couché avec vous ? Tant de petits détails qui méritent mûre réflexion. Cependant aujourd'hui j'ai pris une sage décision. J'arrête de me tourner vers le passé, et je vais aller de l'avant. Profiter de ce qu'on m'offre un peu plus chaque jours, donc profiter entre autre de l'argent que mes parents me donnent . Je garde une , non deux choses. Mes cigarettes, insortables de mon sac à main, et ma mini-bouteille de vodka, toujours posée sur ma table de nuit. Mes deux amants.